Bientôt arrivera un durcissement du confinement avec interdiction des pratiques sportives alors nous profitons d'une escapade le long de la rivière Divatte pour cueillir une dernière fois de l'ail des ours.
Malgré la température et le vent frais, un bourdon butine le romarin devant la maison. L'identification des bourdons est affaire de spécialiste car il faut zigouiller la bestiole et observer avec des loupes binoculaires pour reconnaître les organes génitaux des espèces et bien d'autres critères. Alors nous dirons qu'il y a des chances que celui-ci soit un Bourdon des pierres (Bombus lapidarius).
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Chemin faisant, nous rencontrons un autre gros bourdon butinant sur un tapis de Lamier maculé (lamium maculatum). C'est sans doute un Bourdon terrestre et une reine vu sa taille.
L'ail des ours (Allium ursinum) est de plus en plus connu mais rare sont les cueilleurs, pourtant nous rencontrons une connaissance venue elle aussi en remplir son sac à dos mais sur une autre station. En botanique on parle de station quand un végétal occupe une surface avec une grande densité de pieds, de plants. Pour les espèces les plus rares quelques individus suffisent à faire une station. L'ail des ours se multiplie facilement mais ses exigences sont particulières, endroits humides ombragés, le plus souvent le long des ruisseaux et cours d'eau. Cette espèce fait partie de la famille du lis. En une semaine les fleurs ne se sont toujours pas développées. Pourrons nous encore nous échapper pour les admirer ? A 135€ l'amende, j'attendrai l'année prochaine.
Cueillette de l'ail des ours
Les feuilles ne doivent pas être arrachées mais coupées à la base sinon vous tirerez les bulbes.
La floraison des Anémones sylvie ou des bois (Anemone nemerosa) est presque terminée ainsi que celle des ficaires (Ficaria verna). Mais les Primevères à grandes fleurs (Primula vulgaris) sont bien ouvertes.
C'est l'époque de la floraison des délicates Corydales solides (Corydalis solida) de la famille de la
Fumeterre qui pousse dans nos potagers.
Les premières Jacinthes des bois commencent à s'ouvrir. Nous avons de la chance car cette plante est très rare dans le Nord et l'Est et absente du midi. Bientôt le sous bois s'emplira de ses senteurs. Elles font également de la famille du Lis.
Sur un affleurement de schistes pousse une plante aux feuilles grasses comestibles : le nombril de Vénus appelé aussi gobelet, écuelle. On la trouve sur les affleurements rocheux, les vieux murs de pierres.
Nombrils de Vénus (Umbilicus rupestris)
Recette pour ceux qui reconnaissent le nombril de Vénus, uniquement, je ne voudrais pas être responsable d'un empoisonnement.
Préparation fraîcheur pour nombrils de Vénus
-Ecrasez du fromage frais de chèvre avec du fromage blanc, saler, poivrer, incorporez de la ciboulette hachée.
-Disposez votre préparation au centre des feuilles de nombrils préalablement lavées.
-Placez une violette au centre du fromage.
-Etonnez votre famille puisque vous n'avez plus d'amis depuis le confinement !
Poussant à proximité des ruisseaux, la Lathreaea clandestina ou clandestine, est une plante parasite des racines de peupliers, d'aulnes, de saules, de noisetiers. Elle se nourrit par des suçoirs sur ses hôtes mais n'est pas dangereuse car elle se développe au printemps quand la sève est abondante puis rentre en dormance ensuite. Elle ne développe pas de feuille donc ne produit pas de chlorophylle. Le nectar alcalin des fleurs est à l'origine de son odeur désagréable. Ses fruits projetteront 4 à 5 graines à distance. Les plantules développées à partir de graines mettront 10 ans avant de produire des fleurs.
Jean-luc Bonnier