samedi 5 septembre 2020

Lampyre state building

 Le Lampyre (Lampyris noctiluca) est un ver luisant qui n'a rien d'un ver, c'est un coléoptère !

   C'est la femelle qui lui a donné son nom car son développement ne parvient pas à une forme adulte comme le mâle qui ressemble effectivement à un coléoptère.

Femelle de ver luisant

   Ce sont les femelles adultes qui sont les plus connues car elles émettent une lumière verte facilement repérable dans les herbes et les broussailles.

Une lumière dans la nuit

  Les femelles émettent ce signal lumineux sexuel pour attirer les mâles en vue de l'accouplement. Ces derniers sont les seuls capables de voler pour trouver leur partenaire peu mobile.

   Cette bioluminescence, qui n'émet que 5% de chaleur et 95% de lumière est produite par l'oxydation de molécules (luciférine) avec l'action d'enzymes (luciférase). Cette réaction émet des photons qui donnent cette lumière verte chez cette espèce. Le phénomène n'est produit que dans les 2 derniers segments de l'abdomen.

   Les larves des vers luisants ressemblent aux femelles avec leur abdomen segmenté mais sont reconnaissables aux taches rose pâle des extrémités des segments, en outre les antennes sont plus courtes que celles des femelles adultes.

Larve de ver luisant

   Les larves peuvent briller mais faiblement et par intermittence et utilisent la bioluminescence comme moyen de défense.

Larve de ver luisant

  Les vers luisants sont observables de mai à septembre. Dans un jardin il est préférable de laisser des zones non tondues pour leur offrir une protection.

  Les larves survivent à l'hiver en s'abritant sous terre ou dans des fentes fraîches et humides.

 L'espérance de vie des adultes est courte car seules les larves s'alimentent. Ce sont des auxiliaires précieuses du jardinier en s'attaquant aux gastéropodes. La larve injecte un venin à sa proie puis des enzymes digestives qui liquéfient les chairs du gastéropode afin d'être ingérées comme le fait la larve de dytique, coléoptère aquatique.

Pièces buccales de la larve

  Il existe sur internet un observatoire des vers luisants asterella.eu, qui est un programme de sciences participatives. Vous pourrez y noter vos observations.

  L'utilisation de produits phytosanitaires comme les granulés anti-limaces conduit à la raréfaction des vers luisants par l'ingestion de ces produits via leurs proies. Alors pratiquez la chasse nocturne avec des ciseaux pour limiter les limaces et pratiquez la déportation de masse avec les escargots si vous n'avez plus de beurre, d'ail et de persil.

Jean Lumens