samedi 9 mai 2020

Chronique des confinés de la Bréhardière: samedi 9 et dimanche 10 mai 2020

Ce matin nuages et soleil, la Tourterelle des bois roucoule.

Photo mystère: la réponse

Grappe des boutons floraux d'une vigne. Dyonisos devra attendre.




Dans le jardin

     Je vous ai déjà parlé des difficultés à identifier les bourdons. Certains bourdons sont parasites d'autres espèces de bourdons et leur ressemblent, on les appelle bourdons "coucou". Ils ne construisent pas de nid, n'ont pas d'ouvrière. Les femelles pondent dans le nid de leurs "hôtes" et tuent le plus souvent la reine, les ouvrières élèvent les jeunes "coucou".
  Ce bourdon n'est pas un coucou puisque c'est une ouvrière dont on voit la "corbeille" à pollen déjà bien remplie sur l'agrandissement de droite. Le pollen des framboisiers est très clair.

  Agrandissement de gauche on voit des petites boules dans les poils jaunes, ce sont des parasites. Certains restent accrochés au bourdon et se nourrissent de sa lymphe comme des acariens, d'autres espèces de parasites se détachent du bourdon quand celui-ci rentre dans le nid. Les parasites peuvent dévorer les nymphes de bourdons, manger le miel, la cire. La vie n'est pas rose dans l'obscurité des nids. 


Bourdon des prés (Bombus pratorum)
   Les larves du coléoptère Clairon (Trichodes alvearius) attendent sur une fleur qu'un bourdon se pose dessus, elles se font transporter au nid et y dévorent les larves.

Adulte de Clairon (Trichodes alvearius) photo ancienne
   Les Chrysides (Hyménoptères) sont des parasites de guêpes ou abeilles solitaire. Elles pondent dans le nid de ces dernières. Les larves parasites se nourrissent des larves de leurs "hôtes". Leurs couleurs métalliques sont remarquables. Celle-ci recherchait un nid non fermé sur une bûche "hôtel" percée par mes soins.


   Les Tenthrèdes sont une famille d'Hyménoptères polymorphes par leurs formes et leurs couleurs. Ces insectes ne piquent pas, même quand ils arborent les couleurs jaunes et noires des guêpes. La plupart de leurs larves ressemblent à des chenilles et dévorent les feuilles. Certaines larves ressemblent à des limaces mais sont pourvues de pattes. De nombreuses Tenthrèdes sont considérées comme nuisibles en agriculture à cause de leurs larves.


Une autre tenthrède sp.



   Cette larve de Tenthrède sp malgré sa petite taille a bon appétit et dévore la partie supérieure de cette feuille de ronce cultivée. Quand elle se sent menacée, elle se redresse, sans doute comme moyen de défense.



   Les feuilles de ronces ou de rosiers une fois dévorées laissent apparaître ces cicatrices du plus mauvais effet dans un bouquet de roses.


Corymbia rubra mâle, un petit coléoptère longicorne. On trouve ses larves dans les troncs de conifères morts.


  Dans les orties je dénombre 7 larves de Pholidoptères cendrées (anciennement Decticelles cendrées). Elles se laissent plus facilement approcher que les adultes. J'ai baissé les manches de ma chemise pour éviter le doux frottement urticant. Les mâles adultes ont de petites ailes qui ne servent qu'à striduler, les femelles en sont dépourvues.


   Dans la végétation du bord du fossé, une araignée Pisaura mirabilis prend le soleil  les deux pattes antérieures étendues et réunies, pose caractéristique de cette espèce. Les dessins de son abdomen et ses couleurs sont variables.


   Minuscule par rapport à l'araignée précédente, une saltice encore nouvelle pour moi. Un nouveau monde à connaître, celui des araignées. Vite un nouveau guide !


   Les groseilles commencent à rosir. Savoureuse gelée en perspective si les oiseaux ne s'en mêlent pas.


Dernières nouvelles

   L'Hypolaïs polyglotte construit son nid dans le vieux romarin. J'ai jeté un coup d'oeil, il est très visible. J'ai remonté les branches et resserré le tout avec une ficelle, je verrai bien si elle continue de le construire. Je préfère qu'elle l'abandonne et choisisse une autre lieu. Les chats qui traînent dans le jardin l'auraient facilement repérée.
  Je n'entends plus la Huppe.
  Le Rossignol chante toujours.
  Les familles de mésanges sont parties des nichoirs, nous ne voyons même pas les jeunes.

Photo mystère du jour pour les ornithos



   Voila, je vous ai accompagnés pendant le confinement, j'espère vous avoir fait passer le temps en vous divertissant, donner l'envie de regarder un peu plus à vos pieds, de fouiller d'un regard perçant vos massifs de fleurs. Ce fut un bon moment aussi pour moi de redécouvrir mon jardin, de me plonger dans les guides. Mais maintenant je dois reprendre le cours de ma vie de retraité et le travail m'attend !

  Cette chronique ne sera plus journalière mais plutôt hebdomadaire. A bientôt. Le virus est toujours là, attention à vous.

Jean-Luc, le déconfit né.