« Souvent, pour s’amuser, les gens à la campagne,
Prennent des coccinelles, charmantes
compagnes…Se servant de nos doigts comme mâts de cocagne,
Leurs ailes s’ouvrent sur ces drôles de montagnes.»
« Coccinelle, demoiselle, Bête à bon Dieu.
Coccinelle, demoiselle, Vole jusqu'aux cieux ».
Enfin une
bestiole qui fait l’unanimité ! Tout le monde connait et aime
la coccinelle. Il faut dire qu’elle a tout pour elle. Sa rigolote
forme arrondie qui a inspirée la silhouette d’une voiture sympa,
sa jolie couleur rouge ponctuée de points noirs. Elle ne pique pas
comme les guêpes, elles n’a pas de grandes pattes répugnantes
comme un mannequin anorexique, elle ne fait pas de dégâts dans les
cultures comme les sangliers, elle ne roule pas comme une folle au
volant de sa belle voiture pour épater ses voisins. (Vous voyez qui
je veux dire ?) Au contraire ; la coccinelle se rend même
très utile en étant une croqueuse acharnée de pucerons et quand
elle s’envole, c’est vers le bon Dieu!
La légende dit
qu’un condamné à avoir la tête tranchée clamait son innocence.
Le bourreau essaya en vain à plusieurs reprises d’enlever une
coccinelle qui se reposait toujours sur le cou de l’homme. Voyant
là un signe divin, on le gracia et le véritable coupable fût
arrêté. L’histoire ne dit pas ce qu’il se serait passé s’il
c’était s’agit d’un moustique ou d’une puce. Depuis, en
France, on appelle la coccinelle la « bête à bon Dieu »
et elle est un porte-bonheur. Bref, ça gaze au pays de la
coccinelle. Euh, presque…
Tout le monde pense
qu’une coccinelle ayant deux points sur les ailes a deux ans, une
qui a quatre points a quatre ans etc. Pourtant, c’est faux. Et
quand elle a 24 points, elle à 24 ans ? Et si les points sont
blancs, jaunes, en damier, en zigzag ? Ça devient le bazar.
Donc… ça nous intéresse.
La coccinelle étant petite,
chaussons nos bésicles et allons au jardin voir de plus près.
Nous
trouvons la première. C’est celle à sept points. Normal, c’est
la plus commune. Rouge sauf la tête noire, elle possède 7 points
noirs toujours disposés de la même façon : 3 sur chaque
élytre et un derrière la tête. Quel que soit son âge, elle aura
toujours sept points. La deuxième que nous trouvons ne possède que
deux points. Un sur chaque élytre. C’est la coccinelle…à deux
points. Elle aussi aura toujours le même nombre de points.
Normalement…
Car sa couleur peut énormément varier et on la
retrouve parfois avec des tâches rouge sur fond noir ! Tout
pour nous embêter. La suivante est jaune. Comment s’y
retrouver ?
Car ce sont 62 espèces qui vivent dans le
Maine-et-Loire (certaines quasiment dans la clandestinité)!
D’autres sont probablement encore à découvrir. Bel exemple de
diversité.
Un atlas publié par les Naturalistes Angevins
décrit ces 62 espèces de coccinelles, vous pouvez le trouver à
cette adresse : naturalistesangevins.free.fr. Cet atlas de donne pas de clé permettant l’identification des coccinelles. Pourtant certaines se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
Vous trouverez cette clé dans un autre atlas celui des coccinelles de la Manche (2003). Comme disait mon grand-père, « il faut toujours avoir l’atlas de la Manche dans la poche ».
Oublions donc
l’identification et résumons : Les coccinelles sont des
insectes de l’ordre des coléoptères (ne pas confondre avec les
hélicoptères qui n’ont pas d’ailes mais des rotors). Les
insectes ont six pattes. Donc, les araignées qui ont huit pattes ne
sont pas des insectes mais des arachnides. (Ça n’a rien à voir
mais autant le savoir pour Questions pour un couillon). Les
coléoptères ont des ailes souples qui sont protégées par des
petites carapaces plus solides : les élytres. (Ça, c’est si
le jeu des 1000 blaireaux passe à La Varenne).
Pour avoir
des bébés coccinelles il faut une maman et un papa coccinelle (chez
les escargots, on s’embête moins que ça). Au printemps le mâle
(papa) et la femelle (maman) s’accouplent. Le mâle est plus petit
que la femelle (Chez les crapauds c’est pareil même si ça n’a
rien à voir). La femelle dépose ses 100 à 400 œufs sous des
feuilles de plantes envahies de pucerons. Elle en pondra 1000 dans
toute sa vie qui dure deux-trois ans. Les larves sortent au bout de
sept jours et chacune va dévorer jusqu’à 150 pucerons par jour
pendant son développement (trois semaines). Ce sont donc surtout les
jeunes coccinelles qui détruisent les pucerons. Bien plus que les
adultes (100 pucerons par jour en moyenne quand même). Les jeunes
plus productifs que les adultes ? Il faudrait étudier le régime
des retraites des coccinelles.
La larve coccinelle devient nymphe.
La nymphe devient adulte. En cinq semaines environ le cycle est
complet.
Lors des périodes
défavorables : chaleur, plus de pucerons ; elles
s’envolent et migrent vers la moyenne montagne en suivant les
courants ascendants (comme les vautours même si ça n’a rien à
voir). A l’automne, elles se mettent à l’abri sous des écorces,
des pierres et hibernent pendant l’hiver en rêvant (peut-être) au
printemps (comme les ours même si ça n’a rien à voir…).
Certaines espèces rentrent dans les maisons pour l’hiver mais nous
verrons ça plus tard.
La coccinelle est
donc une excellente alliée du jardinier biologique (certaines
détruisent aussi les cochenilles). C’est la raison pour laquelle
on peut acheter ces jolies collaboratrices dans les magasins
spécialisés sous forme de larves ou d’adultes.
Un ami,
connaisseur de coccinelles et amateur de vins me signale pourtant que
certaines coccinelles importées d’Asie, représentent maintenant
une menace pour les vignobles !
Jac Ouzie