Aujourd'hui, journée
photos à l’affût pour André et moi. Nous avons passé de longues
séances hivernales à préparer notre mirador, et le manque de temps ou la météo
capricieuse ne nous ont pas permis d’assouvir notre passion pour la
photographie animalière.
Nous nous
engageons sur le chemin qui mène au port et une huppe se pose devant nous, puis elle disparaît dans les vignes en cherchant sa pitance. Elle vient
de décoller d’un endroit où elle nichait l’année dernière. Hasard ou nouvelle
nidification? La journée commence bien mais nous décidons de continuer sur
notre idée première et remettons à plus tard une surveillance du secteur pour
confirmer une nidification de l’oiseau favori de ma femme.
Premier travail une fois au port : vider la barque de l’eau des récentes pluies. Pour
une fois nous n’avons pas trop de
matériel à transporter, ce qui nous change des séances de bricolage sur
les affûts.
Arrivés sur
le grand canal (ce n’est quand même pas Venise), je ralentis le moteur
électrique et laisse filer la barque, nous approchons d’un nid de Milans noirs
qui ont eu la mauvaise idée de le construire sur un saule bien en vue. La
femelle est posée sur les poussins et le mâle est perché à
proximité, assez confiant malgré venue. André mitraille en silence, moi je ne sors pas le mien trop
gros, trop lourd, trop bruyant. Nous sommes trop proches et le mâle s’envole.
Nous sommes obligés de passer à côté du nid mais celui-ci est invisible sauf
pour un œil exercé, heureusement, le femelle reste sur sa couvée.
Avant
d’aller à l’affût, nous continuons jusqu’à la colonie de Grands Cormorans.
Celle-ci est établie sur deux peupliers, nous comptons 21 nids dont certains
sont déjà vides. Des poussins sont encore présents et des juvéniles volants sont
perchés sur les branches aux alentours. Ces oiseaux sont nicheurs depuis 4 ans
au marais de Goulaine. La colonie s’est développée en nombre de couples mais
les peupliers qui l’abritent dépérissent et il n’est pas sûr que ces
arbres puissent encore les accueillir l’année prochaine. Les fientes des
oiseaux très agressives finissent par étouffer les branches et les colonies
changent régulièrement de supports. Les peupliers qui les supportent, dans tous
les sens du terme, étaient déjà sénescents, d’autres sont déjà morts et
certains couchés par des tempêtes avant que les cormorans soient nicheurs. Tous
ces grands peupliers ont disparu du marais et les oiseaux devront se rabattre
sur les arbres plus petits sans doute moins accueillants, affaire à suivre.
Arrivés à
notre destination, il n’est plus possible de glisser la barque dans les roseaux
pour débarquer le matériel, l’eau est maintenant redescendue dans les douves
et nos waders sont inutiles, l’affût est atteignable en bottes. Nous
progressons derrière un écran fait de bâches, de toiles de paillage et de
bottes de roseaux qui nous dissimulent à la vue des ardéidés. Comme nous avons
subi cet hiver un acte de vandalisme, l’ouverture des cadenas de l’affût est
acrobatique.
Installation
du matériel photographique, j'ai fabriqué des platines pour y fixer les
rotules qui supportent nos appareils photos, ce qui évite de trimbaler les
trépieds photo. Installation des filets de camouflage pour masquer nos visages
et nos mouvements quand nous retirerons les volets d’obstructions des
meurtrières. J’ai fait coudre un manchon
sur une toile camouflée pour y glisser mon objectif afin d'être plus
discret, car le diamètre de mon objectif est important. Quand nous retirons les volets, l’odeur des fientes nous pique les narines, on comprend pourquoi les arbres
crèvent !
Le vacarme
de cette colonie est incessant. Garde-bœufs, Aigrettes garzettes et Hérons
cendrés sont installés dans cette partie de la héronnière. Hélas pas de
Bihoreaux gris ni de Grandes Aigrettes à proximité de téléobjectif. Pourtant, cet affût a
été construit pour observer la nidification des premiers couples de Grandes
Aigrettes nichant sur le marais. Au début, les oiseaux étaient à plus de 100m, mais très vite la héronnière en expansion a rejoint les saules proches de notre
observatoire. Nous avons peur qu’à terme les oiseaux s’installent dans la
bouillée de saules qui nous permet de nous dissimuler sur le court trajet entre
la douve et notre construction. Si cela arrivait nous serions obligés de
construire une voûte pour échapper au regard des oiseaux.
Moins de nids sont visibles, des saules qui les supportaient sont morts et la plupart des constructions sont cachées par le feuillage. Mais beaucoup de jeunes garzettes et garde-bœufs sont maintenant assez grands pour quitter les nids et vagabonder à proximité sur le sommet des saules. La différenciation des ces juvéniles est assez difficile. Les becs des garzettes ne sont pas encore aussi longs que ceux de leurs parents et les becs des gardes-bœufs sont noirs comme ceux des garzettes, mais avec une légère pointe jaunâtre. Des nourrissages ont lieu mais, manque de chance, ils se déroulent toujours à l’abri de nos objectifs.
Moins de nids sont visibles, des saules qui les supportaient sont morts et la plupart des constructions sont cachées par le feuillage. Mais beaucoup de jeunes garzettes et garde-bœufs sont maintenant assez grands pour quitter les nids et vagabonder à proximité sur le sommet des saules. La différenciation des ces juvéniles est assez difficile. Les becs des garzettes ne sont pas encore aussi longs que ceux de leurs parents et les becs des gardes-bœufs sont noirs comme ceux des garzettes, mais avec une légère pointe jaunâtre. Des nourrissages ont lieu mais, manque de chance, ils se déroulent toujours à l’abri de nos objectifs.
On peut voir que les couleurs de ses lorums et de ses doigts sont différents en période nuptiale. Ils sont respectivement violacés et rougeâtres.
Un couple lointain de Garde-bœufs s’agite et me permet de mitrailler quelques scènes intéressantes, mais il faudra recadrer en postproduction.
Un couple lointain de Garde-bœufs s’agite et me permet de mitrailler quelques scènes intéressantes, mais il faudra recadrer en postproduction.
Nous voyons passer quelques Spatules blanches, mais aucunes ne s’arrêtent comme l’année dernière à portée de clichés. Un Busard des roseaux mâle crie et descend plusieurs fois dans les saules au même endroit. Nous n’avions pas repéré de couple sur ce secteur de héronnière, est-ce une nouvelle implantation? Pour André,qui avait décidé de faire de la digiscopie, pas assez lumière et trop de bruit numérique. Nous décidons de plier bagages et de finir à l’affût n°1.
Depuis notre nouveau perchoir, la vue sur la héronnière est plus large mais les oiseaux sont plus loin ou dissimulés, sauf un bihoreau sur une branche morte.
Nous nous intéressons aux Spatules qui nichent mais à 390m de nous. Les poussins sont nés depuis 3 semaines environ. Ils sont vaguement visibles au moment des nourrissages, j'en fais une photo pour le souvenir qui, en la recadrant fortement, permettra de nous rendre compte de leur croissance à la prochaine venue, mais je ne compte pas gagner un premier prix avec !
Nous
guettons le survol de la héronnière par un Héron pourpré mais il ne daigne pas
se montrer. Nous nous consolons à moitié avec le passage de deux Ibis
falcinelles qui ne veulent pas s’arrêter.
L’heure est
arrivée de quitter à regret le marais. Une pluie fine nous accompagne sur notre retour. La femelle
milan est toujours couchée sur sa progéniture. Une huppe, proie dans le bec,
passe devant nous dans le hameau, nous finirons cette journée comme nous
l’avons commencée.
Jean-Luc
Nikonus
Les clichés sont tous pris pendant cette sortie.