Fin juillet, je marche le long du fossé tondu devant chez
moi. Mon regard est attiré par une forme blanchâtre sur l’herbe déjà sèche. C’est
un papillon de nuit mort que je ne connais pas, normal vu qu’il en existe des
milliers d’espèces. Les poils blancs, de son thorax et des premiers segments de son abdomen, forment comme une toison. Comme un retraité a du temps (en théorie), je vole jusqu’à
ma bibliothèque et m’empare du guide des chenilles d’Europe de chez DN. Je feuillette
les pages et à la p.162 planche 16, je trouve mon bonheur : la Zeurère du poirier,
Zeuzera pyrina pour les intimes.
Direction le texte p.28 où j’apprends avec effroi que les
chenilles, après avoir grandi, pénètrent dans le bois des poiriers, entre
autres, en forant des galeries. Leur vie larvaire dure deux ou trois ans avant
d’émerger en juin-juillet. Je fonce faire le tour de mes poiriers mais je ne
détecte aucune trace suspecte de sciure qui s’échapperait d’une galerie. J’ai
déjà la sécheresse, pas besoin des chenilles de ce joli papillon dans mon
mini-verger.
Jean-Luc Fabre
A mettre dans toutes les mains |