…
(D’après une célèbre chanson d’Enrico Macias)
Voilà maintenant
une trentaine d’années que l’auteur de cet article court après
les genettes.
Pourtant pas de risque pour lui du côté de la
Protection Judiciaire de la Jeunesse, puisque l’objet de ses
recherches n’a rien à voir avec les charmantes « petites
poupées » qui passent leur temps sur Face book,
s’habillent en rose et dont Louane ou Violetta sont les
idoles.
Elles ont bien autre chose à faire les jolies p’tites
genettes Elles ressemblent à des chats avec une
silhouette plus allongée et plus fine (se rapprochant un peu de
celle de la fouine). Le pelage est gris tacheté noir en lignes avec une raie
de même couleur sur le dos. Le museau est très allongé, les oreilles plus
grandes que celles de nos matous (C’est pour mieux entendre mon
enfant). Mais ce qu’on remarque surtout c’est la queue.
Presque la longueur du corps ! Car si la genette mesure 90 cm
environ, sa queue en mesure une bonne quarantaine.
C’est un
carnivore, pourtant elle ne fait ni partie de la famille des
mustélidés comme la fouine ni de celle des félidés comme les
chats mais de celle des viverridés comme la mangouste ! C’est
d’ailleurs la seule représentante de cette famille en France. (Il
y en a qui ont cherchent toujours à se faire remarquer…)
Venue
d’Afrique, elle aurait migré progressivement en France. Des
sources disent qu’elle aurait été amenée par les Romains (ou les
Maures). Bref, sa présence en métropole est très ancienne. Elle était
utilisée contre les rongeurs dans les habitations avant que
n’apparaisse le chat domestique. On la retrouve sur certains
tableaux du Moyen-âge et les plus attentifs d’entre vous l’ont
remarquée dans la tapisserie de La Dame à la licorne.
Alors, c’est
vrai, les genettes sont jolies. Et discrètes, très discrètes. Au
point que la plupart des habitants du coin ignorent que ces élégantes vivent dans leur région. Après des heures de recherches et d’affût,
je n’ai réussi à en voir qu’une fois. J’en ai trouvé
écrasées sur la route ou naturalisées, filmé au piège photographique, mais ma seule
observation vivante et en liberté fut dans les phares d’une
voiture. Il y a bien longtemps !
Il faut dire que
la genette vit dans des milieux assez difficiles d’accès :
Les coteaux escarpés et boisés lui conviennent parfaitement. De
plus elle à des habitudes nocturnes et des horaires irréguliers,
son odorat et son ouïe sont très développés, son territoire
parfois très vaste. Elle se tient en général loin des activités
humaines. Autant dire que même avec une vue de nyctalope et en
restant longtemps caché et immobile dans un secteur qu’elle
fréquente, l’observer est donc mission quasi impossible.
Pourtant certaines
observations sont surprenantes. Un agriculteur des bords de Loire
vers Chaumont, m’a dit avoir surpris une genette qui dormait dans
le foin dans sa grange. Quand je lui ai demandé sa réaction, il m’a
répondu qu’il l’avait laissé tranquille car il avait constaté
que ni les poules, ni, apparemment les œufs ne diminuaient. Il en
avait déduit que la genette venait plutôt se nourrir des rongeurs
qui s’attaquaient à son grain. Ce raisonnement semble confirmé
par un témoignage de 2010 que l’on peut trouver sur le site de
LOT-NATURE : une genette endormie dans un poulailler, sans queles poules soient troublées le moins du monde (avec photo à l’appui) !
Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde.
Car la genette, très agile et excellente grimpeuse, ne se contente
pas de croquer les mulots qui vivent dans les milieux boisés comme
elle, ni les rats ou les souris. Elle peut aussi attraper des
écureuils, des oiseaux, et très rarement des lapins, des œufs. Alors évidemment
elle est accusée de piller certains élevages et de se nourrir de
gibier. Elle est donc encore tuée illégalement même si elle est
pourtant intégralement protégée par la législation. De plus elle
se montre peu méfiante vis-à-vis des pièges. Des piégeurs
affirment avoir repris des genettes peu de temps après les avoir
relâchées ! Jolies mais pas très futées ?
La genette semble avoir beaucoup de mal à franchir la Loire
(difficulté à franchir les ponts ?) et si quelques
observations sont faites au nord du fleuve, c’est surtout au sud
qu’elle semble se plaire. C’est notre secteur extrême ouest du
Maine-et-Loire qui concentre le plus d’observations.
Jacques