samedi 2 janvier 2016

AH, LES QUELLES SONT JOLIES LES P’TITES GENETTES DE MON PAYS…

(D’après une célèbre chanson d’Enrico Macias)

Voilà maintenant une trentaine d’années que l’auteur de cet article court après les genettes.

Pourtant pas de risque pour lui du côté de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, puisque l’objet de ses recherches n’a rien à voir avec les charmantes « petites poupées » qui passent leur temps sur Face book, s’habillent en rose et dont Louane ou Violetta sont les idoles.

Elles ont bien autre chose à faire les jolies p’tites genettes Elles ressemblent à des chats avec une silhouette plus allongée et plus fine (se rapprochant un peu de celle de la fouine). Le pelage est gris tacheté noir en lignes avec une raie de même couleur sur le dos. Le museau est très allongé, les oreilles plus grandes que celles de nos matous (C’est pour mieux entendre mon enfant). Mais ce qu’on remarque surtout c’est la queue. Presque la longueur du corps ! Car si la genette mesure 90 cm environ, sa queue en mesure une bonne quarantaine.

C’est un carnivore, pourtant elle ne fait ni partie de la famille des mustélidés comme la fouine ni de celle des félidés comme les chats mais de celle des viverridés comme la mangouste ! C’est d’ailleurs la seule représentante de cette famille en France. (Il y en a qui ont cherchent toujours à se faire remarquer…)

Venue d’Afrique, elle aurait migré progressivement en France. Des sources disent qu’elle aurait été amenée par les Romains (ou les Maures). Bref, sa présence en métropole est très ancienne. Elle était utilisée contre les rongeurs dans les habitations avant que n’apparaisse le chat domestique. On la retrouve sur certains tableaux du Moyen-âge et les plus attentifs d’entre vous l’ont remarquée dans la tapisserie de La Dame à la licorne.

Alors, c’est vrai, les genettes sont jolies. Et discrètes, très discrètes. Au point que la plupart des habitants du coin ignorent que ces élégantes vivent dans leur région. Après des heures de recherches et d’affût, je n’ai réussi à en voir qu’une fois. J’en ai trouvé écrasées sur la route ou naturalisées, filmé au piège photographique, mais ma seule observation vivante et en liberté fut dans les phares d’une voiture. Il y a bien longtemps !
Il faut dire que la genette vit dans des milieux assez difficiles d’accès : Les coteaux escarpés et boisés lui conviennent parfaitement. De plus elle à des habitudes nocturnes et des horaires irréguliers, son odorat et son ouïe sont très développés, son territoire parfois très vaste. Elle se tient en général loin des activités humaines. Autant dire que même avec une vue de nyctalope et en restant longtemps caché et immobile dans un secteur qu’elle fréquente, l’observer est donc mission quasi impossible.

Pourtant certaines observations sont surprenantes. Un agriculteur des bords de Loire vers Chaumont, m’a dit avoir surpris une genette qui dormait dans le foin dans sa grange. Quand je lui ai demandé sa réaction, il m’a répondu qu’il l’avait laissé tranquille car il avait constaté que ni les poules, ni, apparemment les œufs ne diminuaient. Il en avait déduit que la genette venait plutôt se nourrir des rongeurs qui s’attaquaient à son grain. Ce raisonnement semble confirmé par un témoignage de 2010 que l’on peut trouver sur le site de LOT-NATURE : une genette endormie dans un poulailler, sans queles poules soient troublées le moins du monde (avec photo à l’appui) !

Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde. Car la genette, très agile et excellente grimpeuse, ne se contente pas de croquer les mulots qui vivent dans les milieux boisés comme elle, ni les rats ou les souris. Elle peut aussi attraper des écureuils, des oiseaux, et très rarement des lapins, des œufs. Alors évidemment elle est accusée de piller certains élevages et de se nourrir de gibier. Elle est donc encore tuée illégalement même si elle est pourtant intégralement protégée par la législation. De plus elle se montre peu méfiante vis-à-vis des pièges. Des piégeurs affirment avoir repris des genettes peu de temps après les avoir relâchées ! Jolies mais pas très futées ?

La genette semble avoir beaucoup de mal à franchir la Loire (difficulté à franchir les ponts ?) et si quelques observations sont faites au nord du fleuve, c’est surtout au sud qu’elle semble se plaire. C’est notre secteur extrême ouest du Maine-et-Loire qui concentre le plus d’observations.
Jacques