dimanche 26 mars 2017

Chroniques du marais de Goulaine

   Mi-mars, il est temps d'aller jeter un oeil à la héronnière du marais. Début février, une fois la chasse fermée, les hérons cendrés étaient vite revenus visiter leurs colonies. Depuis, nous n'étions pas retournés dans les affûts après les travaux de réfection. Premier affût, à part les cendrés, le marais paraît encore vide. Deux Grandes Aigrettes sont posées dans une bouillée de saules où elles nichaient l'année dernière. Les plumes ornementales de leur dos sont magnifiques, heureusement que la mode des plumes sur les chapeaux est révolue. Plus bas deux Bihoreaux gris sont cachés dans les saules, mes premiers de l'année.
   Un couple de Canards colverts déambule entre les roseaux, ce qui n'est pas du goût d'une foulque qui entame une guérilla pour les éloigner.

   Trois Spatules blanches viennent se percher au sommet d'un saule. Au premier coup de jumelles, nous remarquons que l'une d'elles est baguée. Nous arrivons à lire la combinaison complète, ce qui n'est pas toujours possible. Avec le temps, certaines couleurs deviennent difficile à déterminer: le jaune devient orange, le blanc tire sur le jaune... Arrivé à la maison, j'enverrai la donnée à un responsable du baguage des spatules en Loire-Atlantique.

   Nous partons pour le deuxième affût. Arrivés au point où nous débarquons d'habitude, une surprise nous attend, un cadavre de sanglier flotte dans la douve ! Et depuis un moment vu l'odeur !
   Nous ne nous attardons pas. Une fois dans l'affût une autre surprise : un couple de Grèbe huppé est en train de s'installer  au milieu de la placette que nous avons dégagé en coupant les roseaux en janvier. Ils ont commencé à accumuler des végétaux pour la plateforme du nid. De temps à autres, la femelle monte sur le nid et s'aplatit, semblant demander l'accouplement, mais le mâle paraît plus intéressé par l'apport de végétaux pour charger la construction, qui s'enfonce encore sous le poids de sa partenaire...
   Nous verrons dans une semaine si l'installation de ces magnifiques oiseaux est définitive.
  
   J'ai reçu la réponse de Loïc Marion, il a bagué cette spatule en mai 2014 à Besné 44 et c'est son premier contrôle, aussi pense-t-il qu'elle a hiverné depuis en Afrique.

Photos André et JLN
Jean-Luc Le Voyeur




mercredi 22 mars 2017

dimanche 12 mars 2017

sortie prospection Pic noir, Pic mar au Cellier

La prochaine sortie grand public du groupe se déroulera le samedi 18 mars à 14h00 au Cellier. Nous rechercherons dans un coulée du Cellier  le Pic noir et le Pic mar par la méthode de la repasse. Un moment de terrain pour échanger sur les pics en général. En espérant que la météo soit clémente. Réservation obligatoire après de JLuc 02 40 06 37 76. Laisser un message avec votre nom et votre n° en cas d'absence.

lundi 6 mars 2017

Les bagues et marquages des oiseaux sauvages

NDLR : Cette rubrique ne traite que des oiseaux sauvages, les oiseaux domestiques ou exotiques ne sont donc pas concernés.

Pourquoi marquer les oiseaux ?

Le marquage des oiseaux sauvages consiste en la pose de marques colorées aux pattes, becs, cous ou ailes, afin de les suivre dans leur milieu naturel, le but étant d'évaluer leurs effectifs, les menaces qui planent sur eux et éventuellement définir des actions de protection; ce qui ne peut se faire qu'en ayant les connaissance nécessaires sur leur mode de vie et de migration.

A titre d'exemple : les barges à queue noire continentales, dont les effectifs sont gravement menacés. Les différencier des barges à queue noire islandaises n'est pas possible, sauf à les baguer au nid pour connaître leur biologie et ainsi mieux les protéger de la convoitise des nemrods, qui auraient tôt fait d'anéantir la faible population nicheuse française.

Comment déchiffrer les marques : 

Pour commencer, les couleurs et formes de marquages colorés ont un langage universel appelé "Code BTO". Alain Fossé, administrateur de la LPO Anjou, a mis en ligne une aide très précieuse à cet exercice, à consulter ICI, et dont je me suis entre autres largement inspiré. Ça semble rébarbatif au premier abord, mais il n'en est rien : à chaque couleur, à chaque forme et à chaque emplacement son initiale en Anglais.

Règles générales

On lit toujours les bagues en commençant par la patte de gauche et de haut en bas. Chaque marque est séparée par une virgule, chaque position par un point-virgule : patte gauche;patte droite ou : tibia;tarse.

Types et positionnement des marquages

Les premières lettres du code caractérisent la position de la marque colorée :

Tibia gauche (au-dessus de l'articulation) : LA (Left Above)
Tarse gauche (au dessous de l'articulation) : LB (Left Below)
Tibia droit (au-dessus de l'articulation) : RA (Right Above)
Tarse droit (au dessous de l'articulation) : RB (Right Below)
Collier : NC (Neck Collar)
Aile gauche : LW (Left Wing)
Aile droite : RW (Right Wing)
Marque nasale : NS (nasal Saddle)

Codification des couleurs

Notez que si les bagues sont vieilles ou sales, les couleurs peuvent être estompées. Donc attention à la confusion !

Codification des inscriptions

Les inscriptions sur les marques colorées doivent figurer entre des parenthèses. On mentionne d'abord la couleur de la marque, puis la couleur de l'inscription. Si les marques sont barrées, on les codifie par des "/".
Si vous ne parvenez pas à décrypter une couleur ou une inscription, vous pouvez remplacer le symbole par un point d’interrogation : ?
La position de la bague métallique peut être incluse dans la combinaison des bagues, mais si elle est isolée, ce n'est pas nécessaire.

Les drapeaux et grandes bagues

Les drapeaux sont des bagues colorées portant un fanion sur les pattes des oiseaux, ils sont codifiés par la lettre "F" (flag). Les bagues de grandes tailles sont codifiées par la lettre "T" (tall ring).

Les autres marques

Vous pouvez également trouver des bagues bicolores, des bagues guêpes (bandes superposées), etc.. Je n'ai pas de photos pour les détailler, mais elles le sont sur ces deux excellents sites : 

Il existe également des selles nasales, des colliers de cous, des bandes alaires. Vous en trouverez également le détail sur le site de Alain Fossé.

Remarque

Le code BTO est une codification internationale, mais certains programmes de baguage emploient un autre langage en découlant, et généralement plus simple. Par exemple, on sépare les bagues par des / et non des virgules, le F (majuscule) des drapeaux devient un f (minuscule), les inscriptions entre ( ) sont mises entre [ ], le M des bagués métal devient m. De même, les saisies des bagues guêpes sont différentes, etc... : voir les programmes de bagage tout en bas de cet article.

Quelques exercices

Exemple :

Ci-dessous, nous avons une spatule blanche baguée LAYF,L,B;RAM(804?),Y,G

Explications :

On lit en premier la patte gauche et de haut en bas.
LAYF,L,B; = LA (patte gauche au dessus : Left Above) YF (drapeau jaune : Yellow Flag) (virgule séparative entre deux marques) L (pistache : Lime) , (virgule séparative) B (bleu : Blue) (point virgule séparant les positionnements patte gauche et patte droite)
RAM(804?),Y,G = RA (patte droite au dessus : Right Above) M(804?) (métal avec inscriptions incomplètes entre parenthèses, spécifiées par un ?) , (virgule séparant deux marques) Y (jaune : Yellow) , (virgule séparant deux marques) G (vert : Green).
Vous noterez qu'on ne sépare pas d'une virgule LAYF ou RAM(?). En effet, la virgule ne sépare que les bagues entre elles, et pas les positionnements.
De même, la bague métal entre dans la composition de la codification, ce ne serait pas le cas si elle était isolée.
Dans certains cas, on ne sait pas si la bague métal porte des inscriptions, dans ce cas inutile de mettre des parenthèses, il suffit de codifier M.

Autre exemple :

Cette avocette élégante est baguée LAN,G;RAB,YN(8)

Explications :

LAN,G; = Sur le tibia de la patte gauche on voit de bas en haut une bague noire et une bague verte
RAB,YN(8) = Sur le tibia de la patte droite, on voit une bague bleue et une bague jaune avec le chiffre 8 en noir.

Remarque :

Mais s'agissant d'un programme français à saisir sur le site de Bretagne Vivante, le code a été simplifié et devient : NG/BY (voir l'aide ici).

Une autre :

Il s'agit d'une mouette mélanocéphale baguée LBWN(3T20)

Explications :

Left Below White Niger (3T20) = patte gauche, au dessous, bague blanche, inscriptions noires 3T20. 

Remarque :

On n'est pas obligé d'entrer la bague métal dans la combinaison, car elle est isolée : c'est une bague numérotée Muséum (en l’occurrence un programme commun belgo-néerlandais).

Allez, encore une :

Cette fois, c'est une barge à queue noire du programme Marais breton, code BTO : LAW,G,O;RARW(FR),W. Mais attention, Code du Programme barges à queue noire : W/G/O//R[FR]/W

Explications : 

RARW(FR),W : d'abord tibia droit Right Above, puis la couleur de la bague Red, puis la couleur de l'inscription White, puis l'inscription FR entre parenthèses. On finit par la bague White.
Mais sur le programme de saisie du site qui lui est dédié, on sépare les bagues par un / et les pattes par un //. De plus, on met les lettres entre [ ]. Pour mieux comprendre, cliquez ici, puis sur l'aide à la saisie.

Une dernière :

Encore une avocette baguée LAW,GF;RAY,W,Y, mais codé WGf/YWY sur le programme avocettes par Bretagne Vivante.

Remarque :

Vous noterez que le blanc n'est pas vraiment blanc, mais pas non plus jaune ou pistache. Il faut donc tenir compte de l'usure et la salissure. De même, la bague métal sur le tarse droit (tout en bas) étant isolée de la combinaison, n'est pas à entrer dans celle-ci.

A votre tour :

Bon, pour la suivante, je vous laisse deviner : ça n'est pas difficile. Envoyez-moi vos résultats sur notre boite mail ou par notre formulaire de contact, je vous répondrai.
Petit indice : c'est un programme français et regardez bien où se trouve la bague métal.

Que faire de vos données ?

La difficulté, c'est qu'il y a des programmes de marquage français mais aussi étrangers, et parfois plusieurs programmes pour la même espèce, que certains programmes sont arrêtés (mais les oiseaux toujours bagués) et que d'autres sont restés confidentiels. Certains programmes sont accessibles via des sites internet dédiés, d'autres pas. On peut saisir certaines observations en ligne, mais d'autres doivent être envoyées par mail.

Bref, ça manque de clarté pour les néophytes  et j'ai moi-même parfois du mal à savoir à qui m'adresser.

Mais il y a quand même des solutions. Ainsi, le site Euring Web Recoveries recense la plupart des programmes de marquages européens et on peut y saisir nos observations en direct. J'y ai déjà transmis quelques données : le site renvoie une réponse automatique de prise en compte et transmet au bagueur. La plupart du temps, celui-ci vous retourne en remerciement l'historique complet de l'oiseau.
On peut aussi saisir en ligne sur le site de Bretagne vivante, les données d'Avocettes élégantes et de Gravelots à collier interrompu bagués : vérifiez que ce sont des oiseaux de leur programme, sinon envoyez-leur un mail (voir les tutoriels "aide sur les combinaisons" dans les onglets "Observateur").
Les saisies de barges à queue noire baguées se font à présent en ligne, mais vous pouvez également les envoyer à marais-breton@lpo.fr, si possible en joignant une photo.
Pour les cigognes blanches, c'est assez simple, il suffit d'aller sur ce site, et suivre les instructions.
Pour les goélands, il existe depuis peu un site : http://www.bretagne-vivante-dev.org/goelands/

En tout état de cause, si vous avez des difficultés sur la lecture d'une bague, ou si vous ne savez comment ou à qui envoyer la donnée, vous pouvez nous écrire à l'aide du formulaire de contact sur la marge droite, ou à cette adresse (à recopier):
André


mercredi 1 mars 2017

Sortie du 18/03/2017 décalée l'après-midi

Bonjour à tous.

Attention, la sortie du 18/03/2017, prévue initialement le matin, est reportée à l'après-midi 14h00.

Ornithologie de terrain
Datesam., 18 mars, 14:00 – 17:00
LieuLe Cellier, 44850 Le Cellier, France (plan)
DescriptionProspection Pic noir et Pic mar. RDV : horaire et lieu communiqués à l'inscription. Le Cellier (44). Limité à 12 personnes

Sauvetage d'un Guillemot de Troïl

Tout à la joie de notre observation d'un Elanion blanc, Jean-Luc, Hugo et moi avons poursuivi notre prospection sur la côté vendéenne, à la recherche de quelques spots intéressants.
Comme à l'habitude, c'est Jean-Luc qui a fait la découverte : un Guillemot de Troïl dérivait tranquillement dans la baie de Bourgneuf-en-Retz, entre la pointe des Poloux et la Couplasse, commune de BOUIN, en Vendée.
En temps ordinaires, les guillemots préfèrent des eaux plus claires que celles de la baie. La turbidité ne facilite pas la poursuite des poissons. Un trait rouge difficilement visible sur l'arrière du corps a fini par nous alerter : était-il blessé ou était-il emmêlé dans une ficelle. Ballotté par le clapot, il est allé s'échouer sur un herbier, en bord de côte, comportement plutôt inhabituel pour un alcidé, qui ne fréquente la terre ferme que pour nicher sur des escarpements rocheux. Il était en fait empêtré dans un morceau de filet de pêche, qu'on avait peine à distinguer dans son plumage : c'est une des principales causes du fort déclin de cette espèce en France, avec les marées noires.
Il ne faisait aucune doute qu'il était condamné et la décision a été prise de tenter de le sauver. Hugo s'est approché par le côté pour l'empêcher de retourner à l'eau, tandis que Jean-Luc s'est avancé droit vers lui, dissimulé derrière sa veste. Il a réussi à le capturer et l'a ramené au sec, pendant que Camille, de l'antenne LPO de Beauvoir-sur-Mer, prévenait l'école vétérinaire de Nantes (nous aurions du aussi appeler l'ONCFS, mais dans la précipitation...)
  Après l'avoir dépêtré de ce piège mortel, Jean-Luc l'a déposé à ONIRIS le lendemain matin.
Nous avons bon espoir d'avoir prochainement des nouvelles encourageantes sur son état de santé. Je ferai un ajout sur cet article pour vous tenir informés.
André