mardi 15 septembre 2015

LEROT, Y ES-TU ? QUE FAIS-TU ? M'ENTENDS-TU ?

La richesse du patrimoine naturel de La Vallée de la Loire n’est plus à démontrer. Ces milieux diversifiés servent de zone refuge pour de nombreuses espèces (faune, flore).
C’est de l’un de ces animaux autrefois communs ici et qui semble se raréfier, dont nous allons vous parler et solliciter votre participation pour mieux connaître sa répartition sur le secteur.
Un animal à l’allure bien sympathique mais qui n’est pas sans poser de sérieux problèmes !
Il mesure en moyenne 25 cm (queue comprise), pèse 70g (le poids d’une tablette de chocolat une fois que notre loustic en a mangé quelques carrés), il est gris dessus, blanc sale dessous, possède de grandes oreilles bien visibles, une queue assez longue avec, à l’extrémité, une touffe de poils noirs et blancs. Pas d’idée ? Encore un indice : Notre bestiole a un bandeau noir qui part du museau vers les oreilles en couvrant les yeux ce qui lui donne l’air d’un voleur style Rapetou.
Il s’agit du LÉROT !
Il lui faut des boisements pour vivre et donc les haies, les jardins avec des arbres lui conviennent parfaitement. Des cavités et endroits tranquilles (arbres creux, cabanes, greniers, nichoirs lui serviront d’abris). Très leste et rapide, il grimpe à la verticale sur n’importe quel mur et repart aussi vite en s’accrochant dos en bas le long d’une poutre. C’est un artiste dans son genre, et un artiste gourmand.
Il se nourrit principalement d’insectes et de larves, il ADORE tous les fruits avec la fâcheuse habitude d’en goûter plusieurs avant de choisir celui qui lui convient. Il se délecte aussi de graines, de noisettes, de glands et de bourgeons. Il s’attaque aux œufs et petits oisillons dans les nids mais aussi parfois aux souris et autres petits animaux. Le lérot hiberne et ingurgite de grosses quantités de nourriture avant de s’endormir afin de constituer des réserves de graisse. Pour tout dire il aime à peu près tout y compris les légumes, le pain le jambon... A partir de novembre le lérot entre en hibernation. Il dort si profondément que l’auteur de cet article à eu l’occasion d’en observer un dans le tiroir d’une commode sur un vide-grenier à Oudon. Ni la descente de la commode du grenier, ni le transport, ni l’installation sur le stand n’avait réussi à réveiller le petit animal bien au chaud dans de vieux tissus et journaux.
Les chats, chouettes et fouines visitent aussi les vergers et s’attaquent aux lérots, en limitant leurs populations
En avril-mai, si un grenier se trouve au-dessus de votre tête, vous risquez de mal dormir. La saison des amours commence et les cavalcades et disputes sont telles qu’on croirait que les voisins du dessus font la java!
Au printemps toute la famille est en vadrouille, court le long des branches ou arpente les murs. Le soir (le lérot est nocturne), observez à l’aide d’une lampe les arbres et arbustes fruitiers (y compris sauvages). Vous verrez peut-être de jeunes lérots.
Mais ce sacripant semble en raréfaction dans le coin sans qu’on en connaisse réellement les causes Jadis bien présent sur La Varenne, le lérot y a été signalé pour la dernière fois en 1989. Quelques rares observations ont été faites récemment sur Champtoceaux. S’il se raréfie, cela ne veut pas dire qu’il a disparu et il est sûrement encore présent sur le « territoire » du CEPS.
Alors, vous pouvez participer à la recherche et à la (re)découverte du Lérot en nous transmettant vos observations : obslavarenne@laposte.net. Regardez bien les proies que ramènent vos chats, vérifiez les pièges et autres tapettes que vous placez pour les souris et autres rongeurs.

Au printemps et début été, regardez à la lampe les arbres et arbustes à fruits à la tombée de la nuit. En avril-mai, si vous entendez des bruits bizarres dans votre grenier posez un piège qui permet de le relâcher (style cage métallique). A partir de maintenant (septembre-octobre-novembre) surveillez les coins et recoins les plus douillets et les plus discrets de vos caves, greniers, remises etc. Toutes vos observations seront transmises avec votre nom (sauf spécification de votre part) aux Naturalistes Angevins, qui élaborent actuellement un atlas des mammifères du Maine-et-Loire.
Merci et bonnes observations…
Jacques